
Cinq raisons d’apprendre une langue étrangère

Apprendre une langue étrangère comporte des bienfaits méconnus. Le séjour au pair ou le job d’été à l’étranger permet, par exemple, de s’améliorer dans n’importe quelle langue pendant plusieurs mois. Le programme spécifique pour se focaliser sur ses compétences en langue se nomme le séjour linguistique. Revue des cinq bonnes raisons de découvrir une nouvelle langue.
- Enrichir son vocabulaire
- Se connecter au monde
- Voyager... sans traducteur
- Stimuler son cerveau
- Booster sa carrière professionnelle
Première raison : enrichir son vocabulaire
Le vocabulaire est l‘intégralité des mots que l’on peut employer quotidiennement. Apprendre celui d’une langue étrangère résonne parfois comme une obligation scolaire pénible. C’est, en partie, une réalité. En effet, dès les classes de primaire, les petites têtes blondes découvrent de nouveaux mots autres que dans la langue de Molière. « Hello », « How are you ? » ou encore « What time is it ? ». C’est la découverte de l’anglais et sa prononciation particulière. Avec plus ou moins de succès lorsqu’il s’agit de se réapproprier la langue de Shakespeare à l’écrit ou à l’oral. Au collège, les adolescents font le choix d’une seconde langue vivante. « Holà », « Ti amo » ou bien « Auf Wiedersehen ». Il peut s’agir de l’espagnol, de l’italien ou encore de l’allemand. D’autres optent pour une langue régionale. Certaines régions ont, en effet, une identité linguistique assez forte. C’est le cas du Pays basque ou de la Corse où le dialecte local est enseigné très jeune par des professeurs agréés.
L’apprentissage d’une langue étrangère est donc un moyen, très tôt, d’enrichir son vocabulaire. La langue française comporte près de 59 000 mots, dont environ 32 000 sont d’usage courant. L’anglais est une langue étrangère qui en contient beaucoup plus : environ 200 000 mots. Evidemment, personne n’utilise l’intégralité du vocabulaire qu’il soit français ou anglais. En revanche, c’est un vrai plus pour comprendre le monde qui nous entoure. Le vocabulaire étranger permet aussi d’exprimer clairement des idées et de choisir les mots les plus adaptés à chacune des situations. Il est drôle de constater les variantes de vocabulaire d'un pays à un autre. Le mot « agenda » par exemple ne se dira pas de la même manière au Royaume-Uni ou aux Etats-Unis. Il est courant de parler de « diary » outre-Manche et de « calendar » outre-Atlantique. Même constat pour le terme « autocar » qui se dit « coach » en Angleterre et « bus » dans le pays de l’oncle Sam.
Deuxième raison : se connecter au monde
L’apprentissage d’une langue étrangère ne sert pas uniquement à restituer un texte appris par cœur à l’école. Nous ne voyons pas toujours les bienfaits d’être bilingue dans notre quotidien. Dans un monde ultra-connecté, c’est pourtant devenu essentiel. Les réseaux sociaux sont devenus un symbole de cette mondialisation débridée. Qui n’a jamais lu un tweet en espagnol sans rien comprendre à ce que disait l’utilisateur ? Combien de jeunes – et moins jeunes – ne comprennent pas un seul mot d’un influenceur américain sur une story Snapchat ? Connaître suffisamment une langue permet d’échanger avec le monde entier. Notamment sur les passions et les loisirs de chacun. Discuter avec des étrangers implantés au Japon, en Australie ou en Afrique du Sud est plus facile avec une langue décrite comme universelle. C’est le cas de l’anglais, largement utilisé par les différentes communautés présentes sur le Web. Le numérique est devenu une immense tour de Babel où de nombreuses langues sont parlées sur les forums ou les réseaux sociaux.
La culture d’un pays se définit par ses rites, ses coutumes ou ses savoir-faire emblématiques. Mais, aussi par sa langue qui construit chaque civilisation. Apprendre une langue étrangère est le moyen d’en savoir plus chaque pays qui nous entoure. En classe d’anglais, il est courant d’apprendre l’insolite petit déjeuner britannique composé de toasts, d’œuf ou de bacon frit. En cours d’espagnol, les professeurs s’attardent à présenter les civilisations précolombiennes mayas et aztèques qui ont bâti la riche histoire du Mexique. Le séjour linguistique a l’avantage d’être réalisable aux quatre coins du globe, dans n’importe quel continent. Une nouvelle langue incite les plus motivés à faire preuve de curiosité et d’ouverture d’esprit. C’est le meilleur moyen pour mieux se connaître.
Troisième raison : voyager… sans traducteur
Soyons clair : l’usage quotidien d’une langue étrangère en dehors de l’école n’est pas courant. C’est d’ailleurs ce qui fait que l’Hexagone et son système d’éducation sont régulièrement pointés du doigt. Le manque de pratique dessert considérablement l’apprentissage des langues. En 2017, La France ne se classait qu’à la trente-deuxième position du classement mondial des compétences en anglais. Bien loin derrière les pays nordiques - la Suède, la Norvège ou le Danemark - réputés pour leur enseignement des langues. L’école ne peut fournir que quelques notions utiles et intermédiaires. De la même manière, les séries télévisées visionnées en version originale (VO) ont leurs limites logiques.
Apprendre une langue étrangère pousse bien souvent à une pratique plus profonde. De ce fait, nombreux sont ceux qui veulent voyager. Bien souvent, on ne choisit pas l’espagnol, l’italien, le mandarin ou l’arabe par défaut. Généralement, il y a derrière un attrait culturel ou familial. Une langue étrangère invite celles et ceux qui la pratiquent à s’évader à l’international, temporairement ou définitivement. A l’occasion de vacances ou pendant un stage à l’étranger. Quelque soit le mode de séjour, le voyage est grandement facilité lorsqu’on a acquis une langue étrangère. Les démarches administratives sont simplifiées. Les relations avec les populations locales procurent plus de sens. En clair, un voyage à l’étranger pour une personne bilingue ou polyglotte, c’est une prise de plaisir maximale. Le petit dictionnaire de conversion peut rester au placard, bien au chaud. Et, le traducteur approximatif peut être désinstallé de son smartphone.
Quatrième raison : stimuler son cerveau
L’apprentissage d’une autre langue n’a pas que des bienfaits touristiques ou professionnelles. Il a également des bénéfices cognitifs. En effet, cela aurait un bel impact sur la santé du cerveau. Des chercheurs de l’université de Pennsylvanie (Etats-Unis) ont révélé que l’apprentissage des langues a des conséquences positives sur la santé cérébrale. L’enquête publiée dans le Journal of Neurolinguistics a pris comme échantillon trente-neuf personnes anglophones. Celles-ci ont emmagasiné des leçons de mandarin durant plus d’un mois. Parallèlement, ils étaient suivis par une équipe de scientifiques qui leur faisait passer une radio avant et après chaque cours. Les élèves les plus assidus en langue étrangère obtenaient de meilleures connexions cérébrales que les autres. En résumé, ils devenaient plus réactifs et moins amorphes.
Il est courant de dire qu’une langue étrangère doit être apprise le plus tôt possible. Evidemment, plus un enfant est confronté à un autre idiome jeune, plus vite il l’intégrera. Mais, l’enseignement peut se réaliser à tout âge. Les programmes de séjour linguistique sont autant ouverts aux adolescents qu’aux adultes soucieux de voyager tout en apprenant. Y compris les personnes âgées. D’un point de vue médical, les bilingues ou les polyglottes ont l’avantage de développer la maladie d’Alzheimer plus tard, en moyenne quatre à cinq ans après ceux qui ne parlent qu’une langue. Acquérir une langue étrangère devient, ainsi, le bon moyen d’entretenir sa mémoire et sa bonne forme cérébrale.
Cinquième raison : booster sa carrière professionnelle
« Niveau d’anglais courant », « notions intermédiaires en allemand » ou « espagnol avancé requis ». Ces mentions sur les offres d’emplois ne concernent pas uniquement le travail à l’étranger. En effet, les annonces générées par Pôle Emploi, Indeed ou l’Apec regorge, elles aussi, d’obligations linguistiques. C’est le cas pour des métiers comme guide-conférencier, développeur commercial, agent d’accueil touristique ou encore interprète. Il est quasiment impossible d’exercer ces emplois sans une pratique courante de l’anglais ou d’une autre langue étrangère. D’après l’agence nationale de recrutement, près de 11% des offres d’emplois exigent la maitrise d’une autre langue, que ce soit l’anglais, l’espagnol, l’allemand ou l’italien. Ce pourcentage est considérable. Et, il n’a pas vocation à baisser dans les prochaines années. La mondialisation apparue dans les années 1990 a accru les besoins linguistiques des entreprises dans différents secteurs d’activité comme le commerce, l’exportation ou encore la communication.
Pourquoi ne pas envisager une carrière à l’international ? L’intérêt d’apprendre une langue étrangère est d’élargir les possibilités de trouver un emploi en dehors des frontières hexagonales. Une personne bilingue ou polyglotte peut tout à fait envisager de quitter la France et son taux de chômage estimé à 9,1%. Les Français choisissent prioritairement des pays francophones voisins comme la Suisse ou la Belgique. D’autres préfèrent tenter une aventure à plusieurs milliers de kilomètres de Paris. Le Canada et ses 103 967 expatriés français en 2017 proposent une situation de quasi plein-emploi. En revanche, certains secteurs d’activité endurent une pénurie de main d’œuvre : l’hôtellerie et la restauration, le commerce, le transport routier et la construction. Une langue étrangère est donc le bon moyen d’améliorer son employabilité en France comme à l’étranger.
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